
EXTRAIT #1 JOURNAL DU TISSEUR
L’an 0.
L’Onde.
Au plus profond de la terre se trouve l’Omphalos.
Nombril du monde, berceau de l’humanité,
Gardien de l’ordre et du chaos.
C’est par lui que tout commence, et c’est dans sa gueule que tout se termine. Son corps n’a pas de fin. Il s’étire jusque dans les confins. C’est donc de lui dont je vais vous parler, aussi inaccessible soit-il.
Mais je dois commencer par son subordonné : l’homme. Subordonné jusqu’au jour où il fut éjecté des nœuds interminables de sa queue.
L’homme.
Alors qu’il érigeait des buildings de plus en plus hauts,
Alors qu’il s’aventurait dans le néant infini de l’espace,
Alors qu’il cherchait constamment à surpasser la concurrence,
Alors que ses mains creusaient de plus en plus profondément la terre,
Sondant les plus extrêmes limites des océans,
Puisant toujours plus profond les ressources fossiles des gisements enfouis.
Alors qu’il voulait savoir le pourquoi de son existence,
Alors qu’il explorait les derniers remparts du caillou nommé Terre,
Un évènement impossible à anticiper se produisit.
En l’an 0, l’homme fora à plus de trente kilomètres de profondeur. Sans
se soucier de rien.
Avec de grosses machines. Armées de têtes de diamant plus pures et
denses que le coeur du soleil.
Avec la simple intention d’y tirer l’énergie nécessaire à d’autres explorations, d’autres planètes, sans se soucier de la sienne.
Sauf que ce jour-là, Gaïa en eut assez, elle répondit. À l’instant où le manteau terrestre se fissura, une onde de choc s’échappa et se répandit tout autour du globe. À la vitesse de la lumière. Puissante. Invisible. Un cri. Un cri de douleur. Certains y entendirent la complainte d’une âme en peine.
D’autres, celui d’une mère reniant son enfant.
La dure-mère était touchée. Une poche de vie venait d’être percée. La planète trembla. Et ce fut tout. Un souffle. Rien d’autre. Mais un souffle assez puissant pour provoquer de nombreux tremblements de terre et faire s’effondrer les bâtiments les plus insolents.
On qualifia l’évènement de catastrophe urbaine. Cela ralentit considérablement la course frénétique à la croissance car il fallait reconstruire, retrouver ses marques. Mais ça ne dura qu’un temps.
Aujourd’hui, les machines se réveillent, lentement. Les diodes se rallument, l’énergie circule de nouveau dans leurs veines, et très bientôt, elles reprendront leur labeur d’antan. Très bientôt, les foreuses pourront retourner creuser leurs tunnels de mort. Plus profondément encore dans la matrice de l’offre et de la demande. Très bientôt… Croyez-moi. Car le marché ne meurt jamais.
Mais je ne vous ai pas tout dit. L’effondrement des étendards de bitume et de vitres de l’anthropocène ne fut pas la seule conséquence de l’Onde.
Non. Toutes les personnes qui auraient dû mourir dans la seconde où elle se propagea se retrouvèrent expulsées hors de leur ligne du destin, échappant ainsi à leur funeste sort. Bien sûr, personne ne le remarqua sur le moment, ce n’est que bien plus tard que l’on comprit…
Lorsque le don se réveilla.
Parution : 22 août 2024 – Éditeur : Éditions Héloïse D’Ormesson – Pages : 496 –Genre : policier, polar, thriller d’anticipation, littérature française
Paris est en ruine à la suite d’une catastrophe planétaire. Alors que la reconstruction est au cœur de toutes les préoccupations, des individus développent une étrange faculté, provoquée par l’onde de choc : celle d’interpréter les coïncidences du quotidien et de déchiffrer les signes. Certains de ces êtres hors normes, baptisés les Pythons, sont recrutés par la police pour traquer les criminels avec une efficacité redoutable. Mais lorsque l’un de ces Pythons décide de prendre ses pairs à leur propre piège, c’est toute la société, déjà sur le fil, qui vacille. À moins qu’un ancien Serpent au flair légendaire, Nathaniel Loppe, disparu des radars après un terrible accident, ne reprenne du service pour pister ce serial killer à travers le dédale d’une capitale éventrée. Lui à qui aucune enquête n’a jamais résisté va être confronté à une vérité à laquelle nul n’est préparé.
Polar d’anticipation, récit d’une vengeance impossible, fable sur le monde moderne et son inéluctable faillite, L’Œuvre du Serpent est un roman inclassable, un jeu de piste, où l’art, la physique quantique et Carl Jung se conjuguent au présent pour nous inviter à une expérience immersive, spectaculaire et inédite.
Ju lit les mots
– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Contributrice journal 20 minutes – Membre the funky geek club
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Merci Julie 😉🥰
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🙂
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J’ai du mal à me faire une idée , ce billet est bien fait mais je ne sens pas bien ton opinion !
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Ce n’est pas un avis, mais un extrait de livre 😉
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J’aime beaucoup le côté percutant de ces premières lignes avec des répétitions qui martèlent et interpellent.
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J’aime assez ce style aussi 🙂
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C’est bien tentant !
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Des premières lignes prometteuses et intrigantes !
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Oui 🙂 J’ai hâte de pouvoir le lire et vous en parler 🙂
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Moi aussi je curieuse de savoir ce que tu en as pensé 😉
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🙂
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