
Sombre par le sujet qu’il traite, l’enlèvement, la séquestration et le viol d’un gamin… Lumineux, par le message d’espoir, par la lutte que ce petit bout d’homme va mener contre « le gargouilleur » et contre lui-même…
Unpur renvoie à impur, mauvais, immoral, mais il renvoie aussi à pur, qui n’est pas souillé… Et c’est surtout ce sens-là qui se dégage. La souillure de l’homme, peut-elle contaminer cet enfant ? Peut-elle modifier sa pureté ? Plusieurs questions sont posées : comment peut-on survivre en subissant l’horreur ? Quel impact, notre éducation et notre enfance, peuvent avoir sur notre capacité à faire face aux pires horreurs ? L’amour, peut-il nous sauver ?
Chaque être humain a une capacité à encaisser les aléas de la vie. Le malheur n’est pas une destinée.
C’est ce qu’on nomme résilience… Cette capacité qu’ont certains enfants à triompher des différents traumatismes subis.
Avec gravité, mélancolie et détachement, l’auteure expose les faits, mais prête sa voix à Benjamin, Benjamin qui ne cessera de penser aux jours heureux, pour adoucir ses journées et subir. Il subit, se détache, se déconnecte, pour rejoindre Julienquejetaime et sa mère…
Le temps du bonheur est terminé, le temps de l’amour est fini, l’insouciance a laissé place à la peur, la honte…
En quelques pages, Isabelle Desquelles, use d’une plume concise, grave, mais sublime, pour décrire l’horreur. Une plume poétique, tout en sensibilité, pour dépeindre le tragique. Elle est d’une pudeur, qui rend hommage aux enfants, aux familles qui s’interrogent et ne font qu’attendre, avec le fol espoir d’un possible retour… Mais le retour n’est parfois pas possible…
C’est un témoignage rarement livré sur l’innocence perdue, sur la culpabilité d’avoir accepté de subir l’horreur ! Mais comment peut-il en être autrement, petit bout d’homme, du haut de ses 8 ans, ne peut que se résigner à subir… Pourtant, 50 ans plus tard, la honte est toujours présente, elle dévore, au point d’avoir détruit le peu d’innocence qu’il restait…
Comment accepter de vivre après l’horreur, comment accepter de voir du beau, alors que l’horreur colle à la peau…
Disons-le, clairement, peut-on vraiment garder son innocence, quand on a perdu cette petite flamme qui maintient notre innocence au creux de nos entrailles…
Benjaminquejetaime écorché vif, a pour seule compagnie la culpabilité, qui parfois fait plus de dégâts… Pourtant, il refuse son rôle de victime passive, et transforme sa souffrance en rage de vivre… Mais le passé le rattrape…
Le tragique côtoie la beauté avec une fulgurance déconcertante !
C’est le premier livre d’Isabelle Desquelle que je lis et ce ne sera certainement pas le dernier, tellement j’ai été bouleversée !
4° de couverture
Quand l’enfance nous est arrachée, quel humain cela fait-il de nous ? Garder ce qui disparaît, c’est l’œuvre d’une vie. C’est notre enfance.
Benjaminquejetaime et Julienquejetaime, c’est ainsi que leur mère les appelle. Tous les trois forment une famille tournesol aux visages orientés vers le bonheur. Le destin en décide autrement quand un inconnu pose les yeux sur les jumeaux, se demandant lequel il va choisir.
Quarante ans plus tard s’ouvre le procès du ravisseur, il n’est pas sur le banc des accusés, et c’est sa victime que l’on juge. Quand l’enfance nous est arrachée, quel humain cela fait-il de nous ?
De l’Italie – Bari et Venise – au Yucatán et ses rites maya ancestraux se déploie ici l’histoire d’un être dont on ne saura jusqu’au bout s’il a commis l’impardonnable.
À sa manière frontale et poétique, Isabelle Desesquelles joue avec la frontière mouvante entre la fiction et le réel, et éclaire l’indicible.
Roman de l’inavouable, UnPur bouscule, envoûte et tire le fil de ce que l’on redoute le plus.
Parution : 22 août 2019 – Editeur : Belfond – Collection : Pointillés – Prix grand format : 18€ – Prix numérique : 12,99€ – Pages : 224 – Un roman sombre, mais lumineux à la fois… Genre : thriller-psychologique, roman noir,
Ce livre a été lu en partenariat avec la maison d’édition et grâce à NetGalley.

Isabelle Desesquelles a commencé sa carrière dans le cinéma et la télévision (communication – production) avant d’ouvrir une librairie à Paris dans le 6e arrondissement, puis de diriger une grande enseigne de la librairie toulousaine dans les années 2000. Elle publie son premier roman Je me souviens chez Julliard en 2004. Suivent ensuite des romans, notamment La mer l’emportera chez Flammarion et Un homme perdu chez Naïve, qui creusent l’univers des relations familiales complexes, de la place des disparus, et la question des origines. Un récit, Fahrenheit 2010 interroge le monde de la librairie indépendante et des chaînes de distribution. Son roman, Je voudrais que la nuit me prenne est sélectionnée pour le prix Femina 2018 et remporte finalement le prix Femina des lycéens.
Lu dans le cadre du challenge Polar et Thriller 2019-2020

Catégories :Romans noirs, Thrillers/Polars
A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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Quelle belle critique👏 de ta part Julie et je partage ton ressenti sur ce livre au sujet très douloureux. J’ai été bouleversé par la plume d’Isabelle Desesquelles. Quel talent ! 👏
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Merci beaucoup Frédéric 🙂
J’ai tellement été touchée par cette histoire ! La plume est toute en pudeur, mais d’une force incroyable ! Je ne suis pas surprise que tu ai été bouleversé. Tu as cette pudeur en toi que l’on ressent dans tes retours 👏🙏
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ça me touche ce que tu m’écris là, merci beaucoup Julie.🙏😊
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😍❤
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Il y avait de la pudeur, en effet.
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J’ai une chronique pour ce livre et tu décris si bien une bonne partie de cette vie de l’après. J’ai dévoré ce livre tant il était hors normes. Ne pas nommer ces horreurs, les contourner, quelle dextérité dans l’écriture qui m’a beaucoup plue. J’attends son second avec impatience.
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Merci 🙂 Oui une grande plume qui m’a beaucoup touché. Hâte de lire ton avis 😉
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J’ai relu ma chronique et me suis rappelée de certains détails. Un livre très beau, malgré le sujet.
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Oui 🙂
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