
« Il voudrait bien aller vers elle pour la prendre dans ses bras, mais, d’expérience, il sait qu’elle l’écartera d’un geste impatient. Il y a longtemps, déjà, qu’elle est fermée à toute marque d’affection. Comme pour se protéger de nouvelles déceptions. Ou bien une punition qu’elle ’inflige et que lui subit. Même assis sur le canapé, lorsque tous deux regardent la télé, il reste dans un coin et elle de l’autre côté, comme un accord tacite entre eux. Tout ça lui échappe un peu, à vrai dire. Il n’est même pas certain que cela le touche tant que ça, finalement. Quoi qu’il en soit, il y a longtemps qu’il n’essaie plus d’établir le moindre contact physique avec elle. Autant garder intact le peu qu’il lui reste. Ne pas prendre de risque. »
Parution : 17 novembre 2020 – Éditeur : Aethalides – Pages : 208 – Genre : thriller, roman noir
Un enfant disparaît dans un quartier tranquille. Un quartier où l’on se croise sans se voir, sans jamais se rencontrer. Dans lequel on s’observe, pourtant. D’habitude, il ne s’y passe rien, ou alors pas grand-chose : routine quotidienne, blessures camouflées. Qui sont-ils vraiment, ceux qui habitent ce lieu ? Qui ont vu quelque chose, peut-être, ou bien qui n’ont rien vu alors qu’ils auraient pu, qui disent n’importe quoi pourvu qu’on les écoute. Il y a la vieille du 36, qui passe ses journées collée à la fenêtre, et le voisin reclus ; il y a le garçon qui ne dit jamais rien, et le livreur qui passe. Qui sont-ils, ceux qui cherchent à comprendre, à retrouver l’enfant ? Les flics, les journalistes. Leur seul point commun, c’est l’enfant disparu. Quel est son nom, déjà ? Un seul est le coupable, c’est vrai, les autres sont innocents. Mais le sont-ils vraiment ? Marie-Hélène Moreau livre ici un roman noir surprenant, dont le lecteur sort ébranlé.
Catégories :Un livre, un extrait...
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