Photo du jour : le marais audomarois

Une nouvelle rubrique voit le jour sur le blog, grâce à Philippe Brient, administrateur du groupe Facebook : Des nourritures livresques, un des rares groupes sur lesquels j’échange. Cette rubrique a pour vocation de générer une publication par jour, au rythme de celles qui sont sur le groupe et cela avec l’accord de Philippe. Vous pourrez retrouver toutes les publications dans l’onglet dédié…

Aux portes de la ville de Saint-Omer, Pas-de-Calais, région Hauts-de-France. Il était une fois… Un vaste marais façonné et entretenu par l’Homme depuis le Moyen-âge. 

Ce coin de paradis, c’est le marais audomarois, résultat de 13 siècles de labeur pour détourner les eaux de l’Aa, défricher et transformer un marécage en un marais cultivable et humanisé. Il s’étend sur plus de 3 700 hectares et sur 15 communes. 

Zone humide exceptionnelle, le marais a été désigné, en mai 2013, réserve de Biosphère par l’UNESCO. Composé de champs, d’exploitations maraîchères, de petites îles sur lesquelles émergent de charmantes maisonnettes et de grands étangs à la faune et la flore exceptionnelles. Un site sur lequel plusieurs dizaines d’habitations ne sont, aujourd’hui, encore accessibles qu’en bateau et où le ramassage scolaire s’effectuait encore il y a seulement quelques décennies non pas en autocar, mais en barque. 

Un espace immense où l’on se sent en pleine nature, où seul le chant des oiseaux brise le silence et où perdurent les traditions et le goût du travail bien fait. 

Une quarantaine de maraîchers y produisent des légumes différents et ce sont surtout le chou-fleur et l’endive qui en font la renommée et vendus directement par les maraîchers sur place. Le marais se découvre à pied, à vélo, en bateau… 

Ne manquez pas d’ailleurs de visiter, au cœur des faubourgs de Saint-Omer, l’atelier des derniers fabricants d’embarcations traditionnelles du marais. Rémy et Vincent Colin sont les derniers « faiseurs de bateaux », fabriquant escutes et bacôves, deux bateaux traditionnels en chêne utilisés durant des siècles par les maraîchers. 

Les outils, les gestes et les matériaux sont les mêmes depuis le Moyen-âge. Ce savoir-faire unique a permis à l’atelier d’être labellisé. Le bacôve est une embarcation à fond plat comportant un bordage à clin. Il servait principalement au transport des marchandises. Très apprécié des maraîchers au cours des 19e et 20e siècles, le bacôve est aujourd’hui privilégié pour les croisières dans le marais audomarois. 

Alors que l’on peut comparer le bacôve au camion du maraîcher, l’escute (photo3) quant à elle peut être comparée à sa voiture. Employée pour la pêche, les balades en famille, le transport du petit matériel ou encore l’accès aux habitations isolées au cœur du marais, l’escute était très populaire jusqu’aux années 1970. Puis les routes et les ponts furent construits à travers champs et rivières. Chaque famille en possédait au moins deux, en plus du bacôve.



Catégories :La photo du jour

4 réponses

  1. Waw ! Magnifique ! Je vais vraiment me coucher beaucoup moins bête, grâce à toi 😉

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