Un livre, un extrait… Hors de toi – Sandrine Girard

Pour moi, le danger, c’est d’abord la montée en puissance des réseaux sociaux, qui n’a pas été étrangère à mon désir de prendre le large.

Les gens qui m’entourent ne cessent de me démontrer qu’aujourd’hui il est impossible de vivre et surtout de réussir sans Facebook, Instagram ou TikTok. La presse est mourante, la télévision et la radio, selon ces éminents conseillers, ne font plus vendre un livre. Il est temps de se réveiller, de s’adapter à ce nouveau monde.

Il faut, avant tout, laisser le lecteur pénétrer dans l’intimité de l’auteur, chez lui, dans chaque pièce de son appartement. Désormais, ce qui est écrit dans un roman ne suffit plus. On doit exister sur YouTube et autres applications virtuelles, où les réfractaires au voyeurisme sont tous appelés à disparaître. Pour moi, Instagram a des allures de club échangiste. Ce que je découvre surtout, sur ces plateformes, ce sont des êtres ivres de narcissisme, s’empressant de mettre en ligne le moindre petit article sur eux, de reproduire le moindre commentaire favorable, comme pour montrer qu’ils en ont plus que le voisin. Pour moi, écrire et publier relèvent toujours d’un acte sacré et seul le dieu des mots a le pouvoir de confier à ses apôtres la façon de les faire exister. Encore faut-il que la mémoire soit en état de marche, ce qui n’était plus le cas chez moi, jusqu’à ce matin.

Après m’être levée, d’habitude, j’ouvre machinalement mon ordinateur, sorte de vestige de mon ancienne vie, il ne me sert pratiquement plus à rien. J’ai arrêté d’écrire et les gens que je fréquentais autrefois ont fini par se lasser de ne pas avoir de réponse. Au fur et à mesure que je m’éloigne d’eux, à leur tour, ils ne me donnent plus que très rarement de leurs nouvelles.

Parution : 1er septembre 2021 – Éditeur : Léo ScheerPages : 180 – Genre : Thriller-psychologique, thriller, biographie

Alice a cinq ans, six ans, sept ans, onze, quinze, vingt-cinq… Elle vit intensément chaque rencontre, chaque bain de mer, chaque instant. Et la rage bout en elle, une rage compacte qui explose par intermittence quand elle ne la retourne pas contre elle-même. Ses parents ont divorcé. Ballottée d’un foyer à l’autre, elle endure en apnée la présence de ses beaux-parents: la cruauté d’une belle-mère jalouse, l’alcoolisme d’un beau-père brutal. Nulle part, elle n’est en sécurité. Ce qu’Alice cache, y compris derrière sa soif de vivre inextinguible, ce sont les violences qu’elle subit au quotidien. Car toutes ces années, Alice se tait.



Catégories :Un livre, un extrait...

2 réponses

  1. Thriller ? Étonnant car cela ressemble plutôt à un récit…

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