Le syndrome [E] de Sylvain Runberg et Luc BRAHY d’après l’œuvre de Franck Thilliez

Je ne pouvais pas passer à côté de cette BD qui reprend l’univers de Franck Thilliez avec Syndrome, première enquête du couple phare de cet auteur, Babelio, m’en a donné l’opportunité.

J’avais beaucoup aimé le livre et j’ai retrouvé ici l’atmosphère, les personnages que j’avais appréciés.

Sylvain Runberg et Luc Brahy donnent forme au triptyque de Franck Thilliez, en commençant par le syndrome [E], qui sera suivi de Gataca et Atomka.

Le fait que cela soit en BD est beaucoup plus visuel et je dois dire que la retranscription reste fidèle à l’œuvre de Thilliez, avec un suspense bien présent et pesant. Ce qui est intéressant, c’est qu’un lecteur créé son propre univers et sa propre vision et voir l’aboutissement en BD est assez intriguant, surtout quand on connaît bien l’univers de l’auteur. Franck Thilliez n’a pas participé à cette BD, mais on sent son empreinte.

Les personnages sont bien représentés avec le caractère propre à chacun, les doutes, les travers, mais surtout leur manière d’être. 

Sharko, le mec brut de décoffrage, face à ses démons, sa maladie, que l’on arrive à gommer dans le livre, sont ici prégnants, tout en le rendant sympathique. Même si dans mon esprit il est beaucoup plus cassé par la vie, que la BD ne le laisse entrevoir. En même temps, Thilliez brossait un personnage sur plus de 400 pages, alors que sous ce format, il faut aller à l’essentiel. Ce n’est pas un défaut, loin de là, mais cela s’explique.

Hennebelle n’est pas en reste, mais je l’ai trouvé bizarrement plus effacée, alors même que dans le livre ses doutes en tant que mère sont assez présent et son rôle moin minoré que dans la BD. Mais cela ne gâche rien, une partie est centré sur sa relation compliquée avec sa mère… Ah les mères, on les aime et les déteste à la fois, on a besoin d’elles, mais on aimerait ne pas être dépendantes en devenant adulte. La mère un brin toxique, qui n’a jamais compris le choix de sa fille, qui d’un côté la dénigre en tant que maman, mais la soutien en s’occupant de ses filles, sous couvert de bien faire, on sent que Luc Brahy veut montrer à quel point cela peut être envahissant. Pour autant, Hennebelle, reste droite dans ses bottes et son métier, même si ses filles sont sa priorité, prend le pas sur sa vie de famille. 

L’enquête quant à elle, garde toute sa saveur, avec la traque et les différents croisements qui s’opèrent entre deux enquêtes parallèles qui n’en font au final qu’une seule. Rien ne destinait les deux personnages à se croiser, pourtant la rencontre se fait sur le terrain, face à l’abjection humaine.

Un bien beau rendu, pour un univers riche, un bel hommage qui rend accessible l’univers de Thilliez à ceux qui ne le connaîtraient pas. 

Un film mystérieux et malsain qui rend aveugle. Voilà de quoi gâcher les vacances de Lucie Henebelle, lieutenant de police à Lille, et de ses jumelles.
Cinq cadavres retrouvés atrocement mutilés, le crâne scié… Il n’en fallait pas plus à la Criminelle pour rappeler le commissaire Franck Sharko, en congé forcé pour soigner ses crises de schizophrénie.
Très vite, ces deux affaires pourtant éloignées semblent étroitement liées. De la casbah d’Alger aux orphelinats du Canada, les deux nouveaux coéquipiers vont mettre le doigt sur un mal inconnu, d’une réalité effrayante.

Parution : 29 octobre 2020 – Éditeur : Phileas – Scénario : Sylvain Runberg – Dessin : Luc Brahy – Coloriste : Hugo S. Facio – Planches : 104 – Genre : thriller, policier

Il est de ceux dont les bios peuvent débuter par « Déjà tout petit…», ce qui est au monde de la b.d. ce que « il était une fois…» est aux contes pour enfants. Cette histoire-ci commence à Istres, où Luc Brahy est né en 1964. Le dessin l’a toujours passionné : la publicité et le dessin de presse lui permettent d’être publié – un encouragement salutaire pour les artistes du crayon. Il n’a pas trente ans quand un éditeur (Vent d’Ouest) publie son premier album : « Zoltan », sur un scénario de Frank Giroud (1993). Il mettra sept ans avant de voir concrétisé un projet plus personnel, « Ynfinis », en deux tomes (« Mayrim » et « Duel », aux éditions Clair de Lune), qu’il signe seul, mais sous le pseudonyme de Dust. On y voit une évolution vers un style de plus en plus personnel, se réclamant à la fois du réalisme classique et d’une modernité avant tout efficace. Une rencontre va décider de son avenir : avec Eric Corbeyran (« Le Cadet des Soupetard » et « Lie de Vin » chez Dargaud) va naître une solide amitié. Plusieurs projets sont mis en chantier. Le premier paraît en 2003, « Imago Mundi », pour lequel un autre ami, Achille Braquelaire, apporte la caution scientifique.

Né en 1971 à Tournai d’une mère Belge et d’un père Français, ayant grandi dans le sud de la France, c’est en compagnie des Astérix, Batman et autres Spirou que Sylvain Runberg étanche sa soif de bulles, le tout entrecoupé de récits historiques et de romans divers, manière de titiller son imaginaire en devenir. Il passe son bac d’Arts Plastiques dans le Vaucluse avant d’obtenir une Maîtrise d’Histoire contemporaine à la faculté d’Aix en Provence, années étudiantes ponctuées de nombreux voyages en Europe et d’organisation de soirées musicales, du rock indépendant à la musique électronique. Sylvain Runberg évolue ensuite plusieurs années en librairie avant de rejoindre le monde de l’édition. Il déménage alors à Paris pour rejoindre les Humanoïdes Associés. Mais un fâcheux accident l’immobilise plusieurs mois durant l’année 2001. Il s’essaye alors à l’écriture durant sa convalescence et s’aperçoit que ça lui plait plus que de raison et décide de continuer. En 2004, Sylvain sort son premier album, « Astrid » avec Karim Friha aux éditions Soleil. Suivent ensuite des projets aux univers variés : les « Colocataires » avec Christopher aux éditions Dupuis, série inspirée par ses années étudiantes aixoises, « Hammerfall », avec Boris Talijancic, saga médiévale fantastique ayant pour cadre la Scandinavie du VIIIe siècle et la série de science fiction « Orbital », réalisée avec Serge Pellé, toujours chez le même éditeur. Viendront le 7e tome de la série SF Kookaburra Universe » avec Eduardo Ocana, la suite de la série « Mic Mac Adam » avec Luc Brunschwig et André Benn chez Dargaud ainsi qu’un road-movie semi-autobiographique dans l’Angleterre post-thatchérienne des années 90, « London Calling », avec Phicil chez Futuropolis. Sylvain Runberg travaille actuellement sur plusieurs nouveaux projets à paraître : « Reconquêtes », une série d’historic-Fantasy avec François Mivilles-Deschênes aux éditions du Lombard, « Les Chemins de Vadstena », avec Thibaud de Rochebrune aux éditions Soleil, un thriller fantastique situé dans la Suède contemporaine, et deux nouvelles séries aux frontières de l’anticipation et de la science-fiction, « Renégats » et « Hostiles » (avec Niko Henrichon), toujours pour les éditions Dupuis.



Catégories :BD/Romans graphiques, Challenge Polars et Thrillers, Thrillers/Polars

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15 réponses

  1. Bizarrement je trouve que les adaptations de romans en BD Ca marche pas. C’est mon avis perso mais on passe souvent à côté de pleins de choses. C’est le format qui est comme ça.

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  2. Intéressant, merci Julie, et bonne journée.

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  3. Je le lirai ces vacances avec mon fiston 😊

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  4. J’aime bien les adaptations de romans en BD. Tu ne pouvais pas passer à côté de cette sortie de Franck Thilliez en BD 😉 Merci Julie pour ce retour, beau week-end à toi, soleil en Bretagne

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