Sur mon écran : 365 jours de Barbara Bialowas et Tomasz Mandes

Réalisation : Barbara Bialowas et Tomasz Mandes – Acteurs :Michele Morrone, Anna Maria Sieklucka, Bronislaw Wroclawski – Nationalité : polonaise – Genre : Drame, érotique – Date de sortie : 7 février 2020 – Durée : 1h54

Massimo est membre de la mafia sicilienne et Laura est directrice des ventes. Cette dernière ne se doute pas de ce qui l’attend lors d’un voyage en Sicile destiné à sauver son couple : Massimo la kidnappe et lui donne 365 jours pour qu’elle tombe amoureuse de lui.

Lors de sa sortie, ce film a fait couler beaucoup d’encre, notamment sur le consentement et les scènes assimilées à un viol.

Du coup, j’étais curieuse de voir si cela était justifié, mais, surtout si en 2020, on était descendu aussi bas pour filmer des scènes dites érotiques comme dans un film pornographique ou un film des années 70/80.

Certains penseront que regarder un film de ce genre est bien différent de ce dont je parle habituellement, mais j’ai envie d’explorer des genres différents que le noir, l’horreur ou le fantastique, même sur mon écran.

Avant de me lancer sur le débat consentement/viol, il est nécessaire de parler de ce qui est censé être l’essence même de ce genre de film : la sensualité dans le jeu des acteurs et le scénario.

Côté sensualité, on repassera, aucune scène ne l’est, aucune n’est crédible, au point de rester devant l’écran dubitatif tellement c’est mauvais ! Les personnages sont tous aussi creux les uns que les autres, avec un jeu d’une médiocrité affligeante. Ils essaient, mais alors ça rame, ça rame.

Les scènes n’ont rien d’érotiques ni d’exotique (c’est mon téléphone qui me le propose et je trouve ça pas mal). Nous sommes censés évoluer dans un univers mafieux, avec un baron de la drogue, et la seule chose qui semble vraie, c’est le corps musclé de l’acteur qui est filmé sur toutes ses coutures, enfin sauf son sexe que l’on devine, pudibonderie Netflix oblige… C’est censé être sensuel et titiller les sens, bah franchement à moins d’être complètement en manque, Mickey et Minnie le sont certainement plus. L’actrice appartient à la case de celle sur qui on aimerait hurler, elle surjoue sur tous les fronts, notamment lors des scènes « hot » durant lesquelles les réalisateurs ont dû perdre le script en route et tourner en roue libre.

Déjà, le début n’était pas fameux, avec ce jeu du chat et de la souris entre le gars qui décide d’enlever sa belle en lui laissant 365 jours pour qu’elle tombe amoureuse et la nana qui joue les effarouchées. Ce qui m’a complètement terminée et fait classer ce film dans la catégorie médiocre, c’est une scène sur le bateau, où l’actrice passe par-dessus bord, l’acteur plonge pour la sauver, comme si elle allait se noyer dans cette Méditerranée bien calme, il la porte et la ramène au bateau… La scène suivante se déroule dans la chambre « cabine » (un beau yacht ça fait toute la différence), elle se réveille, lui la regarde et là ça y est elle a une révélation : « Tu m’as sauvé » et toutes les barrières tombent et les scènes toutes censées être aussi chaudes les unes que les autres vont se jouer.

Au-delà de cet aspect choquant à notre époque, il est à noter que le film a en lui tous les ingrédients d’un film érotique des années 70, 80, où les scènes s’affranchissent du consentement de la femme, considérée soumise et réceptacle de la jouissance de l’homme. Il n’y a que dans Emmanuelle (à mon humble connaissance) que l’on esquisse la jouissance féminine et le pouvoir qu’elle en retire.

Bref, si vous pensez être émoustillés en le regardant, regardez autre chose, même 50 nuances est plus crédible et plus sensuel.

Passons au consentement/viol, qui a été assez virulent. 

Alors, oui, c’est vrai qu’en 2020, choisir comme scénario un gars, mafieux, habitué à prendre par la force tout ce qu’il veut, enlevant la nana de son fantasme, la séquestrer en lui disant qu’il lui donne 365 jours pour tomber amoureuse de lui, ce n’est pas des plus sexy ni du meilleur goût. C’est vrai qu’une fellation violente, forcée, imposée, c’est un viol, pourtant elle est ici banalisée. Notamment la scène dans l’avion avec l’hôtesse de l’air que j’ai trouvé immonde, car effectivement, elle a un sourire niait, mais elle n’est qu’un exutoire, la fellation est violente, alors que l’on devine que la nana elle voudrait qu’il arrête. Pour couronner le tout, la scène se termine par un sourire satisfait de la nana qui n’a été qu’un objet. Au-delà de la scène complètement inutile, mal tournée, le message véhiculé de la femme objet n’est franchement pas terrible et je comprends que ce film peut choquer. Non pas par les scènes, mais par ce qu’il véhicule, à l’heure où les femmes libèrent la parole et crient l’indignation.

Et cette scène finale, on en parle ? Mais franchement, ils ont pensé à quoi les réalisateurs ? C’est digne d’une série Z des années 80 et encore, je suis méchante avec les séries Z…

En bref, si vous voulez vous épargner une perte de temps, passez votre chemin, si non faites vous votre avis, que ce soit sur l’histoire, les scènes ou le jeu des acteurs. Si vous voulez être émoustillés, passez votre chemin au risque de devenir un vrai glaçon. Regardez un bon dessin animé au moins, vous serez détendus… La seule chose de bien, dans ce film en fin de compte, ce sont les quelques paysages, mais si vous regardez un documentaire sur l’Italie, ce sera beaucoup mieux.

Pour info, le film est basé sur le roman de Blanka Lipińska et c’est une trilogie : les le second et troisième : Ten dzień (Ce jour) et Kolejne 365 dni (365 autres jours). On peut donc envisager une suite… C’est génial ! Blanka Lipińska se présente elle-même comme la “E. L. James, polonaise” – ses livres sont de fait très inspirés de la saga cinquante nuances de Grey – Je comprends mieux pourquoi certaines scènes sont un copié-collé…



Catégories :Cinéma

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7 réponses

  1. Je vais m’épargner la perte de temps, d’autant que ce genre d’éléments vont me faire bondir, c’est mauvais pour mon rythme cardiaque 😀.

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  2. Bon déjà les films « érotiques » (des doutes sur le caractère érotique ici d’où les guillemets) c’est déjà pas mon truc, mais alors ce foutage de gueule de consentement ça me fout dans une rage folle. Je passe mon chemin. pire, je claque des portes virtuelles au nez de cette abjecte création cinématographique. ^^

    Aimé par 1 personne

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