Bilan Challenge de l’imaginaire 2021

En voulant préparer mon bilan du challenge de l’imaginaire 2022, organisé par Lecturothèque, je me suis aperçue, que je n’avais pas fait de bilan pour celui de 2021. Comme j’aime avoir un minimum de suivi dans ce que je fait, j’ai donc décider de le faire.

L’objectif est de lire et de chroniquer des ouvrages appartenant à la littérature de l’Imaginaire.

En 2021, j’avais décidé de me positionner sur l’échelon 2 Catégorie A, avec au moins 30 livres. Malheureusement ce fut une année avec peu de lecture dans ce genre, seulement 12 sur les 156 livres lus !

Pour accéder à l’avis, il suffit de cliquer sur le titre…

1. Scarlett et Novak d’Alain Damasio

Alain Damasio, avec cette nouvelle, démontre à quel point nous sommes dépendants, esclaves de nos téléphones ou autres machines connectées. Sans cette connexion, nous pouvons être vulnérables, mais nous le sommes encore plus lorsque nous sommes hyperconnectés.

La dépendance aux nouvelles technologies, c’est la perte de l’autocritique, de la critique d’une manière générale, puisque l’on est aspiré par elle. De là, à y perdre notre liberté, il n’y a qu’un pas…

Une critique de la consommation, de la dépendance tout en finesse, sous couvert d’une nouvelle d’anticipation, la société en toile de fond est déjà la nôtre.  

Novak court. Il est poursuivi et fuit pour sauver sa peau. Heureusement, il a Scarlett avec lui. Scarlett, l’intelligence artificielle de son brightphone. Celle qui connaît toute sa vie, tous ses secrets, qui le guide dans la ville, collecte chaque donnée, chaque information qui le concerne. Celle qui répond autant à ses demandes qu’aux battements de son cœur. Scarlett seule peut le mettre en sécurité. A moins que… Et si c’était elle, précisément, que pourchassaient ses deux assaillants ?

2. Le sang des Belasko de Chrystel Duchamp

L’auteure a plus d’une flèche à son arc et balade son lecteur du début à la fin, pour en fin de compte construire une intrigue comme les petites poupées russes, où tout s’imbrique parfaitement. J’ai franchement été bluffée, car au-delà d’un bon thriller à huis-clos, c’est un excellent thriller horrifique qui a toute sa place dans cet univers littéraire.

Après la mort de leur père, cinq frères et sœurs se réunissent dans la maison de leur enfance. Les portes se referment sur eux. Avec une terrible révélation… Cinq frères et sœurs sont réunis dans la maison de famille, la Casa Belasko, une vaste bâtisse isolée au cœur d’un domaine viticole de Provence. Leur père, un vigneron taiseux, vient de mourir. Il n’a laissé qu’une lettre à ses enfants, et ce qu’il leur révèle les sidère : leur mère ne se serait pas suicidée – comme l’avaient affirmé les médecins six mois plus tôt. Elle aurait été assassinée… Au cours de la nuit, non-dits, jalousies et frustrations accumulés au fil des années vont se déverser. Mais le pire reste à venir. D’autant que la maison, coupée du monde extérieur, semble douée de sa propre volonté…


3. L’enfant de la prochaine aurore de Louise Erdrich

C’est parfois oppressant tellement, c’est criant de vérité et il est difficile de ne pas faire le parallèle avec « la servante écarlate ». Sauf que Margaret Atwood a vraiment écrit un thriller-dystopique et que Louise Erdriche n’a eu qu’à observer son pays et décrypter l’actualité. C’est flippant, car entre les deux, il y a peu de différences, mais tellement de similitudes…

C’est franchement bluffant, c’est sombre mais lumineux à la fois, une extinction de l’être humain tel que nous le connaissons avec une renaissance malgré tout, car l’auteure y met tout l’espoir d’un avenir meilleur et d’une prise de conscience salvatrice.

Notre monde touche à sa fin. Dans le sillage d’une apocalypse biologique, l’évolution des espèces s’est brutalement arrêtée, et les États-Unis sont désormais sous la coupe d’un gouvernement religieux et totalitaire qui impose aux femmes enceintes de se signaler. C’est dans ce contexte que Cedar Hawk Songmaker, une jeune Indienne adoptée à la naissance par un couple de Blancs de Minneapolis, apprend qu’elle attend un enfant. Déterminée à protéger son bébé coûte que coûte, elle se lance dans une fuite éperdue, espérant trouver un lieu sûr où se réfugier. Se sachant menacée, elle se lance dans une fuite éperdue, déterminée à protéger son bébé coûte que coûte.


4. Alisik, tome 1 : Automne de Helge Vogt et Hubertus Rufledt

L’histoire est assez sympa, l’univers s’installe doucement, les personnages hauts en couleurs sont franchement bien dessinés. Les planches sont très belles et m’ont fait penser à Tim Burton.

La mort est abordée comme un conte, poétique, tout en finesse et humour.

Un bon début de série avec de superbes illustrations et une histoire touchante.

Alisik se réveille une nuit dans un cimetière. Un peu effrayée, elle décide de s’enfuir au plus vite. Mais, rapidement, elle se rend compte qu’aucun vivant ne la voit. Et pour cause, Alisik est morte. Pire, elle est coincée entre enfer et paradis, en attente du jugement de Mr. Mortis, lequel tarde à venir. En attendant, elle et ses nouveaux amis, tous dans le même cas, vont devoir sauver le cimetière de la destruction. Pour cela, elle peut compter sur l’aide de Ruben, un jeune aveugle, seul vivant capable de l’entendre, et qui ne la laisse pas indifférente…


5. Abraham ou la cinquième alliance de Boualem Sansal

La plume de Boualem Sansal, ne peut laisser indifférente, elle invite à la réflexion sur la foi, sur l’évolution des religions et surtout apporte un témoignage historique riche, mettant en lumière les raisons des bouleversements de cette région. 

En 1916, alors que le premier conflit mondial s’étend au Moyen-Orient, Terah, un vieux patriarche chaldéen, ayant compris que son fils Abram est la réincarnation d’Abraham, le charge de conduire la tribu vers la Terre promise, comme jadis son ancêtre de la Genèse. Au terme de ce long périple, Abram parviendra-t-il à fonder la cinquième Alliance, susceptible de guider les hommes et d’apaiser leurs maux?


6. La guerre des mondes de H.G. Wells

Au-delà de l’aspect science-fiction, l’auteur dénonce de manière allégorique et virulente, la colonisation de l’Empire Britannique, en inversant les rôles et en le mettant en difficulté face aux attaques martiennes.

1894, Angleterre. Une météorite s’écrase dans un champ. Intrigués, les habitants des villages voisins et des savants enthousiastes se pressent autour du cratère. Tous veulent savoir ce qui sortira de l’étrange capsule retrouvée dans les décombres. Mal leur en prend. Car lorsque la capsule s’ouvre, un déluge de feu s’abat sur eux. L’invasion de l’Angleterre par les Martiens vient de commencer et rien, ou presque, ne pourra l’arrêter.

7. Citoyen+ de Audrey Pleynet

Une petite nouvelle auto-éditée, gratuite, que vous pouvez trouver sur le site de l’auteure, qui tente de démontrer à quel point nous pouvons être dépendants des réseaux et des injonctions qu’ils recèlent. On gagne parfois des points et à part l’implantation de la puce, on ne peut pas dire que l’univers décrit soit loin du nôtre… Au-delà de l’anticipation, cette nouvelle, dépasse la fiction en pointant les dérives de notre société de consommation.

Bip, bip, bip. Mangez, bougez, likez, partagez, twittez, commentez, cliquez, contestez, regardez … L’Etat s’occupe de tout, et les réseaux s’occupent de vous. Pour votre plus grand bien, évidemment. Et n’oubliez pas : « Avec Citoyen+, si vous n’avez rien à vous reprocher, vous avez tout à gagner »

8. Les miracles du bazar Namiya de Keigo Higashino

Un conte des temps modernes qui dévoile peu à peu toutes ses ramifications, les destins croisés de ces personnages et leurs sentiments, tissant des liens entre réalité et imaginaire, entre deux époques aux influences diamétralement opposées, pourtant tous liés.

Lisez « Les miracles du bazar Namiya », lisez le pour la plume, pour l’intrigue, pour la poésie entre les lignes, pour l’espoir qu’il vous donnera pour la petite bulle de plaisir qu’il vous apportera et surtout parce que c’est un petit bijou de la littérature nipponne qui ne fait qu’assoir l’auteur en maître du thriller, qu’il soit fantastique ou psychologique.

En 2012, après avoir commis un méfait, trois jeunes hommes se réfugient dans une vieille boutique abandonnée dans l’intention d’y rester jusqu’au lendemain. Mais tard dans la nuit, l’un d’eux découvre une lettre, écrite 32 ans plus tôt et adressée à l’ancien propriétaire. La boîte aux lettres semble étrangement connectée aux années 1980.

9. Ténébreuse, tome 1 de Hubert et Vincent Mallié

Un premier tome dense, des personnages, inspiré de la mythologie gauloise, très bien dessinés et dont les caractères sont bien retranscrits, doublé d’une narration énergique. Les planches sont superbes, la noirceur du récit émerge au gré des scènes et des révélations. Une pointe de romance se profil, sans prendre le pas sur l’intrigue pleine de féerie dans un monde de fantasy médiévale. L’aspect gothique, sombre et cruel rend la BD captivante.

Hubert, laisse un bel héritage, assez différent de « Peau d’Homme » mais tout aussi magnifique.

l était une fois un chevalier déchu et une jolie princesse à délivrer… Méprisé par ses anciens compagnons d’armes pour un crime qui entache à jamais sa réputation, Arzhur erre de tavernes en champs de bataille à la recherche du prochain contrat qui remplira sa bourse. Une nuit, trois mystérieuses vieilles femmes lui proposent le pacte dont rêvent tous les mercenaires : retrouver honneur et fortune en délivrant une fille de roi, retenue captive dans les ruines d’un château abandonné. Malgré la méfiance de son écuyer, Arzhur accepte le marché et livre un combat sans pitié aux monstres qui gardent la princesse.

10. Magic – Tome 1 : La fillette aux cheveux violets de Lylian K. et Audrey Molinatti

Un scénario bien menée avec des planches aux dessins ronds, colorés et tout en douceur. Une certaine réflexion sur les dérives de la censure, sur l’exclusion peuvent amener un dialogue bien sympa avec les enfants.

Evelÿne est une fillette turbulente aux cheveux violets. Abandonnée à la naissance, elle a été élevée par des sœurs dans un couvent. Et du haut de ses 7 ans, on peut dire qu’elle leur mène la vie dure ! Chaque jour, elle fait les quatre cent coups aux côtés de Benedict, le chat adopté en même temps qu’elle. Finalement, rien de vraiment anormal pour une enfant.

11. Macha ou le IVe Reich de Jaroslav Melnik

Peu vu sur la blogosphère, alors que l’auteur, à travers cette fable orwellienne, explore, aussi bien les facettes de l’animalité au sens large, que les rapports entre les Hommes, que ceux qu’ils entretiennent avec les animaux. Avec en toile de fond le totalitarisme.
C’est un des meilleurs livres d’anticipation que j’ai pu lire.

C’est une lecture dérangeante, profonde, noire. Et cerise sur le gâteau un final époustouflant que l’on ne voit pas venir, qui permet de rebondir sur d’autres sujets, tout aussi forts, démontrant ainsi l’être humain peut perdre toute notion de l’autre, à partir du moment où il perd sa capacité à réfléchir et à tout remettre en cause.

3896. Le IVe Reich étend son pouvoir sur le monde entier. La société est divisée en deux catégories : les humains et les stors, êtres d’apparence humaine mais qui au fil des siècles se sont mués en bêtes de somme, privés de langage, corvéables à merci, et transformés en viande de boucherie quand ils ne satisfont plus aux besoins de leurs maîtres ou quand ils sont trop vieux.

12. Elecboy – Tome 1 de Jaouen Salaün

Dommage que ces qualités graphiques, n’aient pas été portées par une intrigue à la hauteur, pour un album d’une soixantaine de page, donc assez court, il y a beaucoup trop de sous-intrigues, qui font partir le récit dans tous les sens et qui donnent un aspect brouillon à l’ensemble, même si on sent qu’il y a un enjeu bien plus important que la vie de cette communauté, on a du mal à lier les événements entre eux.

Année 2122, quelque part en Amérique du Nord. Sur une terre aride et brûlée par le soleil, la paix et la sagesse semblent avoir déserté. L’ancien monde civilisé a laissé place au chaos et à la pauvreté, à la violence et à la sauvagerie. Dans un décor de western, au milieu de baraquements de fortune mêlés à des panneaux solaires modernes, les membres d’une communauté autonome survivent tant bien que mal.



Catégories :Bilans, Challenge de l'imaginaire

Tags:, , , , , , ,

21 réponses

  1. Bravo pour ce bilan 🙂 J’ai beaucoup aimé Le sang des Belasko.

    J’aime

  2. Sympa le challenge et de bien belles lecture 😉

    Aimé par 1 personne

  3. Oh ben je me reconnais un peu en toi là ma Julie 🙂

    Aimé par 1 personne

  4. C’est un joli bilan 😉
    Alisik est dans ma WL depuis des années, il faudrait que je me décide à le faire passer dans ma PAL ^^

    Aimé par 1 personne

  5. H. G. Wells pris dans mon radar ! Je n’ai plus qu’à trouver « La guerre des mondes » dans une vieille édition (j’aime bien les couvertures kitsch qu’il y a pu avoir par le passé) et le temps de le découvrir 😉

    Aimé par 1 personne

  6. Beau challenge et beau bilan bravo 🤩 je pourrai rajouter belle année (private joker) 🤩

    J’aime

Rétroliens

  1. C’est lundi, que lisez-vous ? #2 – Ju lit les mots

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

%d blogueurs aiment cette page :